Par PA / business-standard
Plusieurs centaines de documents et d’objets révélant les noms et autres détails des victimes de l’esclavage dans l’empire colonial français sont ajoutés au registre Mémoire du monde de l’UNESCO
Plusieurs centaines de documents et d’objets révélant les noms et autres détails des victimes de l’esclavage dans l’empire colonial français sont ajoutés au registre Mémoire du monde de l’UNESCO.
Ce dernier ajout, que l’agence culturelle de l’ONU a approuvé la semaine dernière, marque la première fois que la France fait pression pour l’inscription de documents au registre de l’UNESCO qui étaient auparavant archivés dans les territoires français d’outre-mer actuels.
Le programme et registre Mémoire du monde a été mis en place en 1992 pour sauvegarder le patrimoine documentaire de l’humanité contre l’amnésie collective, l’oubli, la dégradation dans le temps, selon l’UNESCO.
Les documents datent entre les XVIIe et XIXe siècles, provenant notamment des nations modernes d’Haïti, de Maurice et du Sénégal et des territoires français d’outre-mer de la Guadeloupe, de la Guyane française, de Mayotte, de la Martinique et de la Réunion.
Ils ne représentent qu’une fraction des quelque 4 millions de personnes “asservies dans l’empire colonial français, qu’elles soient victimes de traite ou nées localement dans un état de servitude”, selon la Fondation française pour la mémoire de l’esclavage qui a fait pression pour l’inscription.
Ces générations de femmes, d’hommes et d’enfants y vivaient sans état civil, mais pas sans traces, a indiqué mardi la fondation dans un communiqué.
Les fiches comprennent des documents à caractère administratif, fiscal ou religieux qui mentionnent le nom, l’âge, le sexe, les compétences professionnelles et parfois les caractéristiques physiques de la victime.
Les archives sont conservées depuis des années par les Archives territoriales de la Martinique et de la Guyane, les Archives départementales de la Guadeloupe, de la Réunion, les Archives nationales d’outre-mer et les Archives nationales d’Haïti.
Source : business-standard
Traduction en français : Omdmhyd
Les registres nominatifs des personnes réduites en esclavage dans les colonies françaises font désormais partie de la « Mémoire du monde »
Les registres de l’esclavage sous l’empire français à l’Unesco. Capture d’écran Twitter @fondation_me
C’est à l’initiative de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage que le Conseil exécutif de l’UNESCO a approuvé le 18 mai 2023, l’inscription au Registre international du patrimoine mondial de l’UNESCO « Mémoire du monde ». du corpus des registres identifiant les personnes en esclavage dans les anciennes colonies françaises. Documents précédemment conservés par les Archives Territoriales de la Martinique et de la Guyane, les Archives Départementales de la Guadeloupe, de la Réunion, les Archives Nationales d’Outre-Mer et les Archives Nationales d’Haïti.
FJO.
Publié le 24 mai 2023 à 07:00,
mis à jour le 24 mai 2023 à 09:13
C’est un acte important qui vient d’être accompli par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage. Après le Royaume-Uni, la France s’engage à disposer des registres des noms des personnes réduites en esclavage sur son territoire, afin qu’ils soient intégrés à ceux de l’UNESCO au titre de la « Mémoire du monde ».
Ces registres concernent les quatre millions de personnes qui, entre le XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle (pour la colonie de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti et Maurice) et 1848 (pour la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte, la Martinique, la Réunion et le Sénégal) , ont été réduits en esclavage dans l’empire colonial français, qu’ils aient été victimes de traite, ou nés localement dans un état de servitude.
l faut savoir que si ces personnes n’avaient pas d’état civil établi, elles avaient néanmoins une existence écrite puisque pendant deux siècles de servitude, l’identité de ces générations de femmes, d’hommes et d’enfants a été enregistrée. dans divers documents de la sphère administrative, fiscale ou religieuse. Des dossiers qui mentionnaient toutes les informations utiles à leurs propriétaires : leur nom, leur âge, leur sexe, leurs spécialités professionnelles, parfois certaines caractéristiques physiques.
Pour la plupart de ces personnes, ces éléments constituent souvent les seules traces qui nous soient parvenues de leur identité : à l’intérieur de chacun de ces documents, c’est la mémoire de nombreuses existences qui est ainsi conservée.
La Fondation Mémoire
En ce #23mai, journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage, la FME se réjouit du classement par @UNESCO au Registre "Mémoire du Monde" des archives nominatives de l'esclavage en France 1/6https://t.co/qW1cqx3deB pic.twitter.com/6EHHXUkbSl
— Fondation pour la mémoire de l'esclavage (@fondation_me) May 23, 2023
Pour la Fondation pour la Mémoire, pour mesurer l’importance de cet acte mémoriel, il faut savoir que :
C’est la première fois que des documents concernant l’esclavage colonial français sont inscrits au
registre Mémoire du Monde. Elles rejoignent les inscriptions reçues pour les anciennes Antilles britanniques, et plus récemment, les anciennes colonies hollandaises.
– C’est aussi la première fois que la France propose d’enregistrer des archives en partie conservées dans les collectivités d’outre-mer
– C’est aussi, pour la France, la première démarche collective, associant plusieurs services
d’archives français dans une dimension internationale Affiche du Comité de mars 1998
©CM 98
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